Comment en tant que parent accompagner nos enfants face aux harcèlements ?

A quoi sert la journée nationale contre le harcèlement scolaire ?

Cette journée est l’occasion de rappeler que prévenir et combattre le harcèlement est fondamental pour donner la priorité au bien-être de nos élèves et leur offrir une éducation épanouissante.

De quoi parle-t-on ?

Définissons le harcèlement : Le harcèlement est une attaque « petite », répétée et nuisible, selon le Dr Philip Aim, psychiatre et hypnothérapeute. 

Les agressions verbales sont malheureusement assez répandues à l’école mais aussi dans notre société. Lorsqu’un enfant est frappé, ce n’est plus du harcèlement mais une agression physique. S'il s'agit de propos blessants répétés quotidiennement, cela devient ce qu'on appelle du harcèlement, mais c'est moins visible et plus dommageable que les coups « perceptibles » que l'on reçoit car la souffrance est « invisible ». 

Lorsque nous prenons connaissance d’un incident de harcèlement, notre instinct naturel a tendance à nous recommander deux directions. 

D'un côté :

• « Laisse dire », 
• « Ignorez-le » et 
• « C’est pas grave ». 

Nous minimisons le drame et encourageons nos enfants à ignorer les attaques. 

Ou au contraire :

• « Défends-toi », 
• « Réponds-lui que c'est lui qui est bête de..», 

Nous conseillons parfois à nos enfants de ne pas se laisser faire, et parfois même de riposter violemment pour ne plus qu’il soit embêté. 

Parfois, c’est nous les adultes qui intervenons, mobilisons les enseignants, les administrateurs et parfois les autorités judiciaires. 

Des campagnes de prévention et de répression existent cependant le nombre d’enfants concernés ne diminue pas.

Pourquoi n'est-ce pas efficace ?

Ignore-le : 

Si l'enfant l'ignore, c'est une façon de montrer qu'il est affecté mais qu'il ne veut pas riposter, qu'il ne sait pas comment riposter ou qu'il n'a pas le droit de riposter

-> Le harceleur reçoit le message : « allez, je peux continuer »

Défends toi : 

Si l’enfant réagit proportionnellement, voire plus fortement, le message est clair. Je suis touché, je suis blessé, vos paroles/actions me blessent, je suis en situation de riposte/attaque 

-> Le harceleur perçoit : « Arrêtez... mais je suis très sensible à ce que tu me faites ». 

Et c'est une escalade potentielle où ceux qui ont été harcelés se retrouvent dans une situation de harcèlement pour se protéger. 

Entendons-nous bien :

Lorsque les adultes interviennent, le message de bonne morale est : « je te reconnais dans ce que tu vis, ce que tu vis n'est pas juste et tu mérites d'être défendu, je m'en charge »

Mais à un autre niveau, implicitement, le message transmis aux enfants victimes d'intimidation est le suivant : "Tu ne peux pas te protéger, alors je m'en occupe à ta place". 

Donc, en gros, "Tu es faible et tu as besoin d'un adulte pour t’aider, pour sortir de cette situation ».

« Tu ne peux rien faire seul. » Et il existe même des spots de prévention dans les écoles qui montrent des enfants qui doivent s'unir contre le harcèlement, intervenir et protéger ensemble les victimes. Cela envoie également implicitement un message au harceleur : « Tu as choisi la bonne victime ». 

En effet, le mécanisme déclenché lors du harcèlement est le plaisir que procure la « proie » du harceleur.

L'ignorer ou réagir n'est qu'une façon de lui dire : "Ce que tu as dit m'a touché, bon travail, continue", et c'est ce que se dit le harceleur.

Cela active encore plus le cycle du plaisir et aggrave le problème. 

En d’autres termes, le processus recommence et la boucle se referme.

Alors comment réagir ?

Comment adopter la bonne attitude face aux harceleurs ? Comment donner des outils concrets à nos enfants pour qu'ils puissent faire face à ces situations ? Comment peut-on aider les enfants à se faire respecter sans avoir à devenir agressifs eux-mêmes ?

Ici c'est Phillippe Aïm, psychiatre et hypno qui partage son approche :

La réponse dans cette vidéo: